Les projections montrent que les besoins en médecine de premier recours ne pourront être couverts à l’horizon 2030, même avec l’appui de médecins venus de l’étranger [1]. Une situation due au nombre insuffisant de médecins praticiens et médecins internistes généralistes formés en Suisse, aux départs à la retraite et aux sorties précoces de la profession. Selon l’Observatoire suisse de la santé, il n’existe que peu de chiffres sur les sorties précoces de la profession, notamment sur les raisons d’un changement de profession ou de l’arrêt de l’activité professionnelle pour des questions de santé. La pénurie de médecins de premier recours a par ailleurs un fort impact sur les médecins en activité, en accroissant leur charge de travail et en augmentant le risque d’épuisement physique et psychologique, engendrant des départs précoces et diminuant l’attractivité de la profession, créant ainsi un cercle vicieux. L’enquête nationale SCOHPICA s’intéresse justement tout autant au bien-être des professionnel·les de la santé qu’à leur trajectoire et leurs besoins. Elle vise en effet à suivre dans les temps les professionnel·les de la santé pratiquant en Suisse, dont les médecins internistes généralistes et les assistantes médicales; quelques résultats de ce projet sont présentés ci-dessous.